Nous sommes de plus en plus sensibles à notre impact sur l’environnement.
Si pour la nourriture, nous savons qu’il est préférable de manger bio, de saison, cultivé proche de chez nous… Pour la mode, c’est moins clair.
Et pour cause, des matières naturelles comme le coton ou le cuir peuvent être beaucoup plus polluantes que des matières artificielles.
Alors pour savoir quelles matières adopter pour un dressing responsable, je vous propose de découvrir les fibres naturelles responsables et celles qui le sont moins.
C’est parti !
Une fibre est une matière qui se présente sous forme filamenteuse et qui est destinée à être filée, tissée et utilisée pour la confection d’un vêtement.
Il existe deux grandes familles : les fibres chimiques et les fibres naturelles.
En ce qui concerne les fibres textiles chimiques, elles se divisent en deux grandes familles : les fibres artificielles et les fibres synthétiques. Les premières sont obtenues par une transformation chimique de substances naturelles, tandis que les secondes sont fabriquées à partir de polymères organiques et inorganiques.
Les fibres naturelles sont obtenues par transformations physiques et mécaniques d’une matière naturelle, sans modifier sa composition.
Il existe 3 sous-familles :
Si le coton est bien une matière naturelle, ce n’est en rien une fibre responsable. En effet, le coton conventionnel est une fibre très gourmande en eau (10 000 L d’eau pour produire 1 kg de coton) et c’est près de 25 millions de tonnes qui sont produits chaque année. Mais il n’y a pas uniquement sa consommation en eau qui est problématique : le coton engloutit 25% des insecticides et 10% des herbicides au niveau mondial selon l’Organisation Mondiale de la Santé. Ces substances nocives, utilisées en excès, détruisent la faune et la flore des pays où la fibre est produite : Inde, la Chine et le sud des Etat-Unis.
Si vous souhaitez utiliser le coton, préférez :
Le lin est un textile issu d’une herbe à fleurs bleues qui pousse dans les régions bénéficiant d’un climat tempéré et humide. Cette matière naturelle et résistante est principalement cultivée en France. La fibre de lin est éco-responsable : 0 irrigation et pas de pesticides. Elle est aussi plus solide que le coton, thermorégulatrice et anti-irritations cutanées.
Le chanvre textile est la fibre la plus écologique du marché. Cousine sobre du cannabis récréatif, elle est issue de la transformation du cannabis sativa L (faible teneur en THC). La culture de cette fibre a de nombreux avantages : elle n’a pas besoin d’irrigation, est résistante aux insectes et aux maladies, et peut-être cultivée en France. Les vêtements conçus à partir de cette fibre naturelle sont : antibactériens, anti-UV, hypoallergéniques, ne se déforment pas et sont trois fois plus résistants que le coton !
Le jute est une fibre biodégradable et recyclable. Le jute se cultive en milieu humide, sans intrants chimiques, engrais, insecticides ou pesticides. C’est aujourd’hui la fibre végétale la plus produite au monde avec 3 millions de tonnes par an (95% étant produites en Asie).
La plante améliore la qualité de l’air en absorbant environ 15 tonnes de dioxyde de carbone par hectare, pour ensuite libérer 11 tonnes d’oxygène (1 hectare de forêt absorbe entre 6 à 16 tonnes de CO2 par an).
Le caoutchouc est une matière issue du latex, c’est-à-dire de la sève de l’arbre hévéa, utilisée pour concevoir des chaussures ou certains sacs. Il est apprécié pour sa capacité à endurer les chocs et sa faible conductivité thermique.
Sa production peut aussi bien être responsable que destructrice pour l’environnement.
En effet, d’après WWF, sa culture permet de recréer des services éco-systémiques (nourrir, réguler, supporter…) et de piéger le carbone.
Par contre, s’il n’est pas issu d’une production durable, il peut être responsable de déforestation massive (Asie du Sud).
De ce fait, il est préférable de se tourner vers un caoutchouc labellisé FSC pour être sur.e de faire le bon choix.
Enfin, le caoutchouc naturel n’est pas à confondre avec le caoutchouc synthétique qui lui relève de la même catégorie que le polyester ou l’élasthanne, des matière synthétiques responsables de la pollution.
La laine est une matière fabriquée à partir de poils d’animaux, principalement de mouton. Initialement, elle présente des propriétés éco-responsables et de nombreux avantages : biodégradable, anallergique, respirante, antibactérienne, résistante dans le temps et très chaude. Cependant, son élevage de masse et l’utilisation de pesticides en font aujourd’hui une matière moins écologique et éthique, suscitant des débats légitimes concernant les souffrances animales qu’elle pourrait causer.
Pour s’assurer d’une laine éthique, vous pouvez vous tourner vers de la laine labellisé GOTS, RWS ou encore Nativa Precious Fiber. Vous pouvez aussi vous tourner vers la laine recyclée.
La laine angora est une fibre qui provient des lapins angora. Ces animaux sont issus d’une mutation génétique qui affecte leur fourrure en la faisant pousser plus vite et plus abondamment que la moyenne. Le poil est apprécié du milieu de l’habillement pour ses caractéristiques : lisse, brillant, de grande qualité et très long(il peut atteindre jusqu’à 13 cm). Sa récolte résulte d’une maltraitance animale : les poils sont “tondus” ou arrachés. La Chine, le pays qui produit 90% des fourrures angoras, utilise des méthodes très peu éthiques puisque en effet, ceux-ci sont arrachés à vif sur les lapins enfermés dans des cages. En 2013, l’association de défense des animaux PETA a pointé du doigt leurs conditions d’élevage désastreuses. Il existe également la laine mohair qui provient des chèvres angora.
La soie est une fibre textile douce, légère, très résistante et biodégradable confectionnée généralement grâce aux cocons de l’insecte Bombyx Mori ou bombyx du mûrier. Aujourd’hui, 90% de la production mondiale est concentrée en Asie. La culture de cette soie passe souvent par l’élevage des vers à soie, on l’appelle alors la sériculture. L’obtention de la matière première animale passe obligatoirement par la mort de la chrysalide : les vers à soie sont ébouillantés afin de récupérer la chrysalide sans mettre en péril le cocon. De plus, l’élevage des vers à soie a un impact écologique négatif : usage de produits chimiques, de pesticides et d’engrais. Il faut ainsi à peu près 15 cocons de chrysalides pour obtenir 1 gramme de soie brute.
Le cachemire est une fibre provenant du sous-poil des chèvres cachemire, ses propriétés isolantes, thermorégulatrices et sa légèreté font sa réputation. Les chèvres produisent, pendant les périodes hivernales, un duvet serré de poils fins et souples pour doubler leur pelage. Ce duvet est tondu au moment de la mue de printemps. Les fibres sont ensuite lavées, blanchies, teintées et tissées. Presque 20 000 tonnes sont produites annuellement dans le monde, dont 95% par la Chine. L’intensification de la culture entraîne une réduction importante de la végétation locale et pose également la question de la maltraitance des chèvres, qui subissent parfois des castrations ou des écornages. Il existe toutefois, l’alternative éco-responsable du cachemire biologique certifié par le label GOTS.
Le cuir est issu de la peau animale qui a été transformée et traitée, c’est ici que l’on rencontre le premier problème de cette fibre : le tannage. Cette étape est réalisée à partir de produits chimiques toxiques qui permettent au cuir de ne pas se décomposer. Il existe une alternative plus douce : le tannage végétal. Mais cette méthode nécessite tout de même de réaliser de l’élevage d’animaux : aujourd’hui l’élevage est très polluant, il représente près de 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre (autant que le transport) sur la planète, il utilise de grandes quantités d’eau et de nourriture ainsi que des espaces dédiés souvent installés sur des anciennes forêts qui ont été rasées.
Il est donc préférable de choisir du cuir de qualité labellisé REACH, qui soumet la production européenne de cuir à une réglementation et certifie l’interdiction de nombreuses substances toxiques. Mais cette réglementation ne fait pas pour autant une matière particulièrement écologique ou éthique.
Il existe d’autres alternatives au cuir animal : le cuir vegan, pinatex, cuir de raisin… qui ne relève pas de la souffrance animale et moins néfaste pour l’environnement.
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Les matières naturelles ne sont pas complètement éco-responsables, on a pu voir, qu’en plus de leur extraction et leur transformation en tissu, leur mode de production entraînait des dégâts pour la planète. Il est donc important d’être vigilant sur les labels, qui certifient les étapes tout au long de la chaîne de production. Pour faire des choix éclairés en matière de mode éthique, vous pouvez vous référer aux lexiques des matières et lexique des labels.
Consultez ces ressources pour en apprendre davantage sur la slow fashion :
Les fibres naturelles sont obtenues par transformations physiques et mécaniques d’une matière naturelle, sans modifier sa composition.
Les fibres végétales sont des fibres qui proviennent des fleurs, des graines, des tiges, des feuilles des plantes, ou de leur sève. Parmi les principales matières végétales, on retrouve le lin, le coton, le chanvre, l’ortie, le jute, la ramie…
Les fibres animales sont issues des poils d’animaux et des sécrétions d’insectes. Les principales matières animales sont le cuir, la soie, la laine mérinos, le shetland, l’alpaga, le cachemire, le mohair, l’angora…
Les fibres naturelles ont trois sous-familles : les fibres végétales, les fibres animales et les fibres minérales. Les fibres minérales ne sont pas utilisées dans la conception de tissu.
Les fibres synthétiques font partie de la grande famille des fibres chimiques, elles sont fabriquées à partir de polymères organiques et inorganiques. Les matières fabriquées à partir de fibres synthétiques sont : le polyester, le polyamide, le nylon, l’acrylique, l’élasthanne…
Les fibres artificielles font partie de la grande famille des fibres chimiques, elles sont obtenues par une transformation chimique de substances naturelles. Les matières fabriquées à partir de fibres artificielles sont : le lyocell, le pinatex, le viscose, le modal, le cupro…
Notre mission
Nous souhaitons promouvoir une mode qui met l’accent sur la qualité, la durabilité, le respect de l’environnement et l’éthique.
Volago (une contraction de “volo” et “ago” qui signifie “je veux agir” en latin) est une startup lyonnaise née à l’initiative de deux amis : Jérémy Chossat et Florian Gabriele.
Notre objectif est d’accélérer le développement de la mode éthique et éco-responsable, tout en valorisant le savoir-faire des marques de textile made in France.
Le label international GOTS (Global Organic Textile Standard) garantit :