Vous souhaitez savoir si la laine est éthique ?
Entre son bilan écologique et les souffrances animales liées à sa production… il est légitime de se poser cette question.
Aujourd’hui, on voit ensemble :
C’est parti !
La laine est une matière naturelle fabriquée à partir de poils d’animaux (principalement de mouton) qui sont lavés, teints, transformés en fil avant d’être tissés ou tricotés.
On obtient ainsi un textile biodégradable, anallergique, respirant, antibactérien et très résistant dans le temps. Mais ce n’est pas tout car c’est aussi la matière naturelle la plus chaude au monde.
Si la laine possède de nombreux avantages, les questions relatives à son bilan écologique et aux souffrances animales qu’elle causerait sont aujourd’hui au centre de débats légitimes.
Tout commence au printemps quand on tond le mouton afin de récupérer sa toison. Pourquoi à ce moment de l’année ?
Tout simplement car l’hiver est passé et que l’animal n’en a alors plus besoin ! D’ailleurs, la majorité des moutons d’élevage sont des races qui ne perdent pas leur laine naturellement. Les tondre leur permet donc de mieux supporter l’été, et d’éviter que des parasites ne s’y installent.
La laine passe ensuite par plusieurs étapes :
A première vue, la laine est forcément une matière éco-responsable.
On s’imagine des berger·ères emmenant paître leurs moutons , des entreprises familiales débarrassant de leur pelage des animaux reconnaissants qui passeront ainsi un bon été…
Malheureusement, on est très loin de ça.
L’organisme de protection des animaux PETA a publié à plusieurs reprises des vidéos prises dans des exploitations en Australie. On y voit des moutons frappés, coupés avec les tondeuses et recousus à vif.
Mais pourquoi ces actes cruels sont-ils toujours perpétrés en 2022 ?
Une piste d’explication à privilégier semble être le salaire des employé.es, et plus globalement, leurs conditions de vie et de travail.
En effet, ce métier est payé au volume. Donc plus une personne prélève de laine, plus elle est payée. Cette pratique pousse ainsi à aller le plus vite possible quelles que soient les conséquences pour les moutons.
Mais la maltraitance ne s’arrête pas là. Je peux aussi vous parler d’une autre pratique particulièrement cruelle : le mulesing.
Sans rentrer dans trop de détails sordides, il s’agit d’une “opération” consistant à enlever une partie de la peau de l’arrière-train (voire la queue) des agneaux. Cette opération se fait généralement à vif et engendre une souffrance extrême pour les animaux.
Mais pourquoi mutile-t-on ces animaux ? A force de sélections et de croisements, les moutons (notamment les mérinos d’Australie) ont une importante toison qui pousse en permanence sans jamais tomber.
(On a d’ailleurs retrouvé plusieurs fois des moutons égarés avec plus de 35 kilos de laine sur le dos.)
Et concrètement : la laine qu’ils ont autour des “fesses” peut retenir les excréments, l’urine et ainsi attirer des parasites. C’est pourquoi, la pratique du mulesing s’est répandue, et plus particulièrement en Australie, qui est le plus gros producteur mondial de laine merinos.
Cela dit, plusieurs pays ont aujourd’hui interdit le mulesing en mettant en avant le fait qu’il existe des alternatives à la fois plus efficaces et respectueuses des animaux.
On parle plus souvent de l’impact de l’élevage pour la production de viande que pour la laine. Pourtant, ces élevages ne font souvent qu’un, les animaux servant donc à la fois à la production de laine et de viande. En effet, quand un mouton ne produit plus une laine assez qualitative, il est souvent tué pour vendre sa chair.
Pourquoi l’élevage pollue ?
Tout d’abord, l’élevage est une source importante d’émission de méthane qui a plus d’impact sur le climat que le CO2.
Ensuite, l’élevage industriel :
Enfin, l’élevage occupe des surfaces de sols très importantes puisqu’il y a les pâturages (où vivent les animaux), et les cultures (qui servent à les nourrir). Au total, 78 % des terres agricoles sont destinées à l’élevage dans le monde.
Pour vous donner une idée :
A surface égale, on produit 367 fois plus de coton que de laine.
Alors que retenir ?
Eh bien, une étude menée par l’ADEME montre que la fabrication d’un pull en laine pollue davantage que celle d’un pull en matière synthétique ou en coton.
Nous l’avons vu, la laine conventionnelle n’est pas une matière éco-responsable.
Alors vers quoi pouvons-nous nous tourner si on souhaite continuer à en porter ?
Eh bien, vous pouvez opter pour une laine labellisée.
Les labels dont nous allons parler :
Le label GOTS est avant tout un label environnemental mais il inclut quelques notions de bien-être animal :
Le label RWS est avant tout un label qui protège le bien-être des moutons destinés à la production de laine.
En résumé, il garantit que les moutons :
Nativa Precious Fiber est un peu moins répandu mais il est lui aussi spécialisé sur la laine comme RWS et couvre en plus des paramètres sociaux.
Il garantit que :
Le label Woolmark est sans doute le plus connu dans le secteur de la laine. Pourtant, il est compliqué pour nous de vous le conseiller.
Pourquoi ?
Eh bien, si les certifications Woolmark sont un gage de qualité, elles ne répondent pas aux problématiques environnementales et de bien-être animal.
En effet, l’objectif de ce label est de certifier la “laine vierge”, c’est-à-dire que :
On l’a vu ensemble, fabriquer un vêtement en laine comme un pull émet plus de gaz à effet de serre qu’une matière synthétique.
Mais il y a un point important : 70 % de ces émissions sont dues à la création de la matière première et seulement 30 % à sa transformation
Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ?
Car si on récupère de la matière déjà existante, l’impact environnemental du pull devient très faible !
Donc pour commencer, si vous avez des vêtements en laine ne les jetez surtout pas, c’est une très bonne matière première pour fabriquer une nouvelle pièce.
Déposez-les simplement dans les points de collecte dédiés. Ils seront alors recyclés pour entamer une deuxième voire une troisième vie.
La laine est en effet une fibre qui a une très bonne durabilité.
Une étude de l’université de Leeds a montré qu’elle pouvait avoir une “vie active” de 20 à 30 ans et que pendant cette période elle pouvait servir à plusieurs reprises.
Pour vos achats, privilégiez donc les vêtements en laine recyclée.
Cela aura de multiples avantages comme :
Enfin, en achetant de la laine recyclée vous faites aussi grandir un mouvement. Vous incitez les marques à se tourner vers cette matière, vous contribuez à la faire connaître et petit à petit elle deviendra une norme.
C’est exactement comme les aliments bio qui étaient très peu développés il y a quelques années et qu’on trouve aujourd’hui un peu partout.
Et voilà ! Vous savez maintenant comment mieux choisir vos vêtements en laine.
Maintenant j’aimerais vous laisser la parole :
Qu’avez-vous pensé de cet article ?
Est-ce que vous seriez intéressé.e par un nouvel article sur d’autres types de laine (alpaga, cachemire …) ?
Dites-moi tout en laissant un rapide commentaire ci-dessous.
Co-fondateur de VOLAGO
La laine ne gratte pas quand la fibre est fine ! Pourquoi ? Car les fibres de laine possèdent des écailles et plus la fibre est grosse plus ces écailles le sont aussi. Ce sont ces écailles qui, en contact prolongé avec la peau, nous grattent. Pour éviter cela, choisissez des fibres fines de moins de 25 µ de diamètre. Les fabricants transparents indiquent cette valeur sur leurs produits
La laine est une matière qui se recycle très bien. Elle est d’abord triée par couleur ce qui évite de la teindre une nouvelle fois. Puis elle est filée et tissée ou tricotée pour créer un nouveau vêtement. Comme elle possède une durée de vie très longue (entre 20 et 30 ans) la même laine peut servir deux voire trois fois.
Commencez par ne pas laver vos vêtements en laine trop souvent, surtout si vous ne les portez pas à même la peau. Comme la laine ne retient pas l’humidité ni les odeurs, il suffit souvent d’aérer vos vêtements. Pour le lavage, vous pouvez utiliser votre machine à laver mais avec une température de 20° maximum et optez ensuite pour un séchage à plat, idéalement sur une serviette éponge.
Notre mission
Nous souhaitons promouvoir une mode qui met l’accent sur la qualité, la durabilité, le respect de l’environnement et l’éthique.
Volago (une contraction de “volo” et “ago” qui signifie “je veux agir” en latin) est une startup lyonnaise née à l’initiative de deux amis : Jérémy Chossat et Florian Gabriele.
Notre objectif est d’accélérer le développement de la mode éthique et éco-responsable, tout en valorisant le savoir-faire des marques de textile made in France.
Le label international GOTS (Global Organic Textile Standard) garantit :